La phycocyanine est une protéine retrouvée dans la Spiruline, à qui elle donne sa teinte bleutée. Cette Spiruline est une cyanobactérie utilisée comme un superaliment santé et en tant que complément alimentaire grâce à ses apports nutritionnels élevés. Cette utilisation a amené les scientifiques à travailler sur les propriétés des différents composants de la Spiruline, et plus spécifiquement sur la phycocyanine. Cette dernière est la molécule active retrouvée dans la Spiruline et est caractérisée par son pigment bleu. Il semble que cette protéine possède de nombreux bienfaits sur l’organisme. En effet, cette protéine aurait des effets positifs sur le stress oxydatif et l’inflammation, mais également sur la production des globules rouges. De plus, des études semblent prôner ses bénéfices dans la prévention de certains cancers. Néanmoins, ces études sont encore en cours et certaines sont discutables. Ce guide reprend donc l’ensemble des connaissances nutritionnelles sur la phycocyanine présente dans la Spiruline.
Cet article a été mis à jour le 25/07/2024La phycocyanine est une phycobiliprotéine caractérisée par sa couleur bleue. Étant donné les nombreuses vertus qu’elle aurait sur l’organisme, elle est également appelée « or bleu ». Elle est considérée comme la molécule active de la spiruline, où elle est présente généralement entre 10 et 18 %. C’est la raison pour laquelle la spiruline possède un teint de couleur bleuté. Cette couleur très spécifique est utilisée depuis longtemps en tant que colorant naturel, c’est d’ailleurs le seul colorant naturel à être encore autorisé sur le continent européen. La phycocyanine est également composée de pigments hydrosolubles de la photosynthèse (phycocyanobilines). Ces pigments lui permettent d’absorber les lumières orange et rouge, ce qui lui donne sa teinte bleu-vert. La phycocyanine est représentée sous 2 principales formes dans la spiruline : la C-phycocyanine et l’allophycocyanine. La C-phycocyanine est fréquemment utilisée dans les industries alimentaires et cosmétiques, ainsi qu’en médecine et en biotechnologie. Son homologue, l’allophycocyanine, est quant à elle utilisée pour les tests immunologiques.
La phycocyanine est considérée comme un anti-inflammatoire naturel permettant d’inhiber l’activité d’enzymes responsables de l’inflammation telles que la COX-2 (cyclooxygénase-2), l’iNOS (Inducible Nitric Oxide Synthase) et les lipoxygénases. Elle contre également la formation de prostaglandines pro-inflammatoires. De plus, à l’instar de la spiruline, les composants issus de la digestion de la phycocyanine possèdent de puissantes propriétés antioxydantes. Elle participe donc à la protection des cellules de l’organisme face aux effets néfastes des radicaux libres.
En effet, les composants antioxydants de la phycocyanine permettent l’inhibition de la NADPH oxydase, un complexe enzymatique clé pour réaliser l’explosion oxydative, qui est un processus d’oxydation du NADPH par l’oxygène. De manière simplifiée, cela veut dire que les composés issus de la digestion de la phycocyanine annulent la formation d’espèces pro-oxydantes comme les radicaux libres, ce qui en fait une propriété antioxydante. Ces propriétés antioxydantes semblent d’ailleurs faire de la spiruline une vertu neuroprotectrice intéressante selon certaines études. Néanmoins, des études chez l’homme doivent être réalisées pour confirmer ces effets de la phycocyanine qui, pour le moment, ont surtout fait l'objet de recherches in vitro ou sur des modèles animaux.
Il semblerait que la phycocyanine possède aussi un rôle anti-hyperalgique, c’est-à-dire qu’elle diminuerait les fortes douleurs. Cette propriété serait liée aux facultés anti-inflammatoires de la phycocyanine, et particulièrement l’inhibition de l’activité enzymatique de la COX-2. En effet, cet enzyme étant responsable de la sensation de douleurs liées à l’inflammation, son inhibition permet d’approprier un effet anti-hyperalgique à la phycocyanine. De plus, cette diminution des douleurs peut permettre d’augmenter la possibilité d’effectuer des activités quotidiennes. Des études ont également suggéré que les propriétés anti-hyperalgiques de la phycocyanine pouvaient être liées à l’inhibition de la formation de cytokines inflammatoires TNF-α. De plus, la phycocyanine optimise l’infiltration des premières lignes de défense de l’organisme, les polynucléaires neutrophiles, sur les sites d’inflammation.
La phycocyanine stimulerait et améliorerait également la différenciation des cellules souches au sein de la moelle osseuse. Ces cellules souches sont les précurseurs des globules blancs (immunité) et des globules rouges (oxygénation). De cette manière, la phycocyanine favoriserait l’hématopoïèse (processus de fabrication des globules rouges), tout comme le fait l’hormone érythropoïétine (EPO). Les propriétés antioxydantes de la phycocyanine permettent également de protéger ces globules rouges et blancs de la dégradation cellulaire induite par le stress oxydant. En favorisant l’oxygénation cellulaire, la phycocyanine améliore ainsi la respiration des cellules. De plus, son association avec le fer bioassimilable de la spiruline pourrait amener un réel bénéfice sur la respiration selon certaines études en laboratoire. Néanmoins, nous rappelons que des études chez l’homme doivent être réalisées pour confirmer ces dernières.
De plus, ses propriétés détoxifiantes favorisent l’élimination des toxines et des déchets, et par conséquent, une détoxification du foie selon certaines études. La fonction détoxifiante du foie est un phénomène complexe faisant appel à l'activation des cytochromes (coenzymes de la chaîne respiratoire), puis des enzymes antioxydantes. Cette fonction détoxifiante permet notamment de prévenir les cancers. Quant à la phycocyanine, elle soutiendrait cette fonction détox du foie selon certaines études. En effet, une étude a été réalisée sur les effets de la phycocyanine sur la stéatose hépatique non alcoolique (NASH en anglais). Les résultats indiquent que la phycocyanine peut améliorer l'accumulation des lipides hépatiques (foie) et l'inflammation chez les souris atteintes de stéatose hépatique non alcoolique, et ce, en activant la voie AMPK des hépatocytes. Attention tout de même, ces études ont été réalisées chez des souris. De cette manière, il n'est pas admis que ces résultats soient extrapolées chez l'homme. D'autres études chez l'homme doivent donc être réalisées pour conclure sur ces bénéfices.
La phycocyanine peut participer à la diminution du « mauvais » cholestérol, appelé cholestérol LDL (Low Density Lipoprotein), et des triglycérides. Le cholestérol LDL est un marqueur du syndrome métabolique. Ce dernier est un ensemble de critères amenant à des effets néfastes sur l'organisme (hypertension, tour de taille élevé, taux de triglycérides élevé...). La phycocyanine permettrait, selon certaines études, d'induire un effet hypocholestérolémiant (baisse du cholestérol sanguin). En effet, une hypercholestérolémie induit un syndrome métabolique, qui est à l'origine de diverses pathologies comme les stéatoses hépatiques non alcooliques. La phycocyanine permettrait donc de diminuer le cholestérol LDL, mais ce lien n'a pas été prouvé de manière claire et indiscutable chez l'homme.
Le meilleur moyen de profiter de la phycocyanine reste de la consommer sous forme liquide, extraite de la spiruline fraîche. La phycocyanine peut être retrouvée sous différentes formes : phycocyanine liquide ou présente dans la spiruline en moindre quantité. Il est préférable de consommer la phycocyanine sous forme liquide car elle est plus concentrée et biodisponible sous cette forme. De plus, elle sera également plus plaisante et facile à consommer que la spiruline en poudre car la phycocyanine ne possède pas d'odeur, ni de goût. La forme liquide permet également à la phycocyanine d'être consommée par tous, sans poser de problème à la déglutition (contrairement aux gélules et comprimés). Elle convient donc aux enfants et aux personnes âgées.
Nous vous recommandons :
de vous orienter vers une phycocyanine liquide pure (sans additifs, colorants, sucres, conservateurs...). Tout comme la spiruline, l'origine de la phycocyanine est importante car elle est extraite de cette cyanobactérie.
de vous orienter vers une phycocyanine extraite à froid d'une spiruline française, dans l'optique de limiter les potentielles contaminations.
de consommer la phycocyanine en la diluant dans un verre d'eau ou un jus de fruit.
de vous référer aux recommandations de consommation inscrites sur les étiquettes de la phycocyanine achetée, pour connaître les grammages conseillés.
de respecter les dosages recommandés sur les étiquettes afin d'éviter de potentiels effets secondaires liés à un surdosage.
d'augmenter progressivement les doses de phycocyanine consommée pour ne pas perturber votre microbiote intestinal. Pour cela, il faut se référer à l'étiquette du produit.
Concernant la spiruline, il est recommandé de la consommer sous forme de poudre et d’augmenter progressivement les doses journalières afin de ne pas trop perturber l’équilibre de la flore intestinale, ou d’induire des troubles digestifs et des nausées.
En cure classique ou pour le plaisir : 1 g de Spiruline par jour pour commencer, puis augmenter au fur et à mesure jusqu'à 5 g par jour.
En cure : augmentez jusqu'à 6 g par jour.
En cure pour les périodes intenses : augmentez jusqu'à 10 g par jour, pendant 1 semaine.
Nous vous recommandons :
d’utiliser la spiruline durant les trois repas principaux (petit-déjeuner, déjeuner et dîner) afin de profiter au mieux de leurs bienfaits.
d’intégrer la spiruline aux préparations suivantes pour optimiser sa prise : salade, soupe, jus de fruits, smoothies, boisson, eau, yaourt, laitages, plat.
de ne pas consommer la spiruline si vous êtes atteints de phénylcétonurie, de goutte, ou si vous présentez un terrain allergique.
de faire attention à l'origine de la spiruline que vous souhaitez acheter, car cette dernière est souvent contaminée par certaines bactéries lorsque la production est mal réalisée.
De nombreuses études ont été réalisées sur le potentiel effet anti-cancéreux de la phycocyanine. Des résultats prometteurs in vivo et in vitro ont indiqué que la phycocyanine de la spiruline, ainsi que ses composants efficaces (allophycocyanine et C-phycocyanine) permettraient d’inhiber les métastases d’un cancer agressif de l’endomètre. En effet, ces derniers ont permis d’inhiber la migration cellulaire et de modifier l’expression de certains gènes, et ce, en inversant une voie de signalisation qui favorisait les métastases. Il semblerait ainsi que la phycocyanine puisse être une stratégie thérapeutique efficace pour le cancer de l’endomètre.
D’autres études sur la phycocyanine ont été réalisées et prônent certains bénéfices anticancéreux. En effet, elle permettrait de bloquer le cycle cellulaire des cellules tumorales, en induisant l’apoptose (processus de mort cellulaire programmée) et l’autophagie (auto-digestion) des cellules tumorales. Cependant, les études ont été réalisées chez les rats, ce qui ne permet pas d’extrapoler ces informations chez l’homme. Néanmoins, les recherches sur la possibilité de médicaments anticancéreux à base de phycocyanine semble prometteuse dans la prévention du cancer. En effet, le stress oxydant étant intimement lié au développement de certains cancers, l’impact antioxydant de la phycocyanine pourrait limiter les risques de cancer induit par ce stress oxydant.
À ce jour, la spiruline est déconseillée à toute personne présentant une hémochromatose (excès de fer dans le sang) ou une phénylcétonurie (incapacité de métaboliser la phénylalanine). Ceci s’explique par la composition de la spiruline, riche en fer et en phénylalanine. Il est donc préférable de ne pas consommer de spiruline dans ces cas précis.
Certains effets secondaires comme des maux de tête, des nausées, des éruptions cutanées ou de l’allergie ont été observés chez de rares consommateurs. De plus, la phénylalanine peut provoquer un déséquilibre de la flore intestinale, entraînant certaines infections virales et bactériennes. Cependant, aucune interaction médicamenteuse néfaste avec la spiruline n’a été remarquée jusqu’à présent. Concernant la phycocyanine, la phycocyanine ne provoque pas d’effets indésirables à juste dose, mais certains rares cas d’allergies (très discutables) ont été observés. Une étude a rapporté un cas d’anaphylaxie à la phycocyanine chez un jeune homme de 14 ans dont les antécédents médicaux montraient de l’urticaire, un œdème labial et de l’asthme. Un autre cas d’anaphylaxie a été montré, mais cette fois-ci à la spiruline. Selon les chercheurs, ces réactions allergiques étaient dues à une réaction croisée avec d’autres aliments. De cette manière, compte tenu des antécédents médicaux des patients (asthme, rhinite allergique), le potentiel allergique de la phycocyanine est très discutable.
En effet, il semblerait que deux études en laboratoire ait montré un effet bénéfique de la phycocyanine en cas d’inflammation allergique due à l’ovalbumine, ainsi que sur l’inhibition de l'infiltration de l’histamine (hormone induisant la réaction allergique) dans les mastocytes. De cette manière, ces études semblent montrer que la phycocyanine aiderait à lutter contre les allergies, et ce, par ses actions anti-inflammatoires et immunostimulantes.De cette manière, tout comme la spiruline, les principaux dangers proviennent de l’origine de la phycocyanine. Ainsi, les dangers de la phycocyanine existent mais restent mineurs, rares et peu fréquents, et sont le plus souvent rencontrés lorsque la posologie n’est pas respectée.
L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation et de l’Environnement) estime que la dose maximale sans effet nocif de la phycocyanine est de 5 g / kg par voie orale. Néanmoins, en cas de moindre doute et en cas de population à risque (femmes enceintes, jeunes enfants, traitement médical en cours, maladies chroniques), il est recommandé de s’adresser à un médecin pour savoir s’il existe une quelconque contre-indication à la consommation de phycocyanine ou de spiruline. Il est donc judicieux de ne pas dépasser 10 g par jour de spiruline, et 5 mL par jour de phycocyanine liquide. Il est également primordial de se focaliser sur la provenance et la qualité de la phycocyanine, ainsi qu’aux méthodes de production de cette bactérie.
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