Les Noix du Brésil, également appelées Noix d’Amazonie, ne sont pas des remèdes miracles contre le cancer, mais elles peuvent être intéressantes dans une optique de prévention. En effet, les Noix du Brésil contiennent des teneurs très intéressantes en antioxydants (sélénium, polyphénols, vitamine E, cuivre, manganèse). Ces molécules sont reconnues pour lutter contre l’impact du stress oxydatif sur l’organisme. Ce dernier est un déséquilibre entre la production endogène de molécules oxydantes et les apports alimentaires en antioxydants. Le stress oxydatif induit une oxydation de l’ADN qui peut s’avérer être préjudiciable dans le développement de cancer. Une alimentation riche et variée en antioxydants est donc primordiale en prévention du cancer. Dans ce cadre, les Noix du Brésil pourraient être incluses dans cette alimentation dans l’optique de lutter contre l’impact cancérigène du stress oxydatif. Toutefois, il est important de comprendre que ces dernières pourraient engendrer l’effet inverse si elles sont consommées de manière excessive à long terme. Des études montrent effectivement qu’une surconsommation de sélénium à long terme augmente les risques de développer un cancer.
Cet article a été mis à jour le 12/06/2023Les Noix du Brésil ne sont pas considérées comme des solutions de première intention pour guérir du cancer, et particulièrement en accompagnement des chimiothérapies. Pourtant de nombreuses personnes se demandent si les Noix du Brésil peuvent limiter l’impact oxydant de la chimiothérapie étant donné leur richesse en sélénium. Toutefois, chaque cancer est unique, ce qui implique une prise en charge différente. En effet, les cellules cancéreuses se développent de manière anarchique, entraînant des tumeurs de taille et de forme unique.
De plus, les gènes de l’ADN touchés par l’oxydation sont également oxydés de manière anarchique, ce qui entraîne des tumeurs et des prises en charge uniques. C’est pourquoi il est difficile d’affirmer que les Noix du Brésil sont un remède miracle pour traiter et guérir du cancer. Compte tenu des risques d’interaction entre la richesse en sélénium des Noix du Brésil et les traitements en cours, il est préférable d’en discuter avec son cancérologue avant d’en consommer quotidiennement.
Les Noix du Brésil contiennent des quantités intéressantes en antioxydants, qui aident à lutter contre l’impact cancérigène du stress oxydatif. Une des principales conséquences de ce stress oxydatif est l’augmentation des risques de cancer par oxydation de l’ADN (Acide Désoxyribonucléique). Le mode de vie moderne (pollution, tabac, alimentation déséquilibrée, etc.) favorise plus que jamais le développement d’un stress oxydatif. Pour limiter son impact, il est donc recommandé de favoriser et de varier les apports alimentaires en antioxydants.
Ainsi, les Noix du Brésil peuvent être incluses dans une alimentation équilibrée, variée et riche en antioxydants, dans l’optique de lutter contre l’impact cancérigène du stress oxydatif grâce à leur teneur en :
sélénium : les Noix du Brésil sont les aliments végétaux les plus riches en sélénium. Ce minéral exerce une activité antioxydante très importante car il participe (avec la vitamine E) à former la glutathion-peroxydase, qui est une puissante enzyme antioxydante. Une étude a évalué l'effet d’une supplémentation d’une seule Noix du Brésil (contenant 58 microgrammes de sélénium) sur les taux sanguins de sélénium et sur l'activité de la glutathion-peroxydase (GSH-Px). Sous hémodialyse, le corps des participants malades produisait de grandes quantités d’espèces oxydantes. Les données ont révélé que la consommation d'une seule Noix du Brésil par jour (5 g) pendant 3 mois était efficace pour augmenter la concentration en sélénium et l'activité de la GSH-Px chez des patients carencés en sélénium. Cela a donc pour conséquence d’améliorer leur statut antioxydant (« armée » de molécules antioxydantes), favorisant une réduction des risques de cancer. À noter que les Noix du Brésil sont des fruits secs, et que ces derniers sont souvent déconseillés chez les patients sous hémodialyse. Il est donc préférable de limiter les Noix du Brésil en cas d’hémodialyse et de demander l’avis d’un médecin pour en consommer.
polyphénols : les Noix du Brésil possèdent de très bonnes teneurs en polyphénols. Ces derniers sont judicieux en prévention des cancers car ils agissent en hormésie, c’est-à-dire qu’ils s’adaptent en fonction du niveau de stress oxydatif dans l’organisme. Si l’oxydation est importante, les polyphénols agiront comme des antioxydants pour équilibrer. À l’inverse, ils peuvent jouer le rôle de molécules oxydantes quand ils sont apportés en faible quantité. Ils permettent ainsi d'entretenir les systèmes antioxydants de l'organisme et leur capacité à "réagir" en cas de stress oxydatif plus important.
vitamine E : la vitamine E participe, comme le sélénium, à la formation de la glutathion-peroxydase. Elle agit comme un piégeur du superoxyde, qui est un des radicaux libres les plus réactifs et toxiques. La vitamine E inhibe (annule) également la peroxydation (oxydation maximale) des lipides.
cuivre : cet oligo-élément essentiel à l’organisme est un cofacteur de nombreuses enzymes antioxydantes, c’est-à-dire qu’il est nécessaire au bon déroulement de leur activité biologique.
manganèse : cet oligo-élément s’associe à la superoxyde dismutase afin de former une enzyme antioxydante primordiale aux mitochondries (organisme cellulaire essentiel à la production d’énergie).
Les Noix du Brésil sont donc intéressantes dans une optique de prévention des cancers, mais elles doivent tout de même être consommées avec modération (20 g par jour).
Les Noix du Brésil sont riches en sélénium. L’excès de sélénium à long terme peut provoquer un effet inverse, et augmenter le risque de développer un cancer. Une étude a analysé les effets d’une supplémentation de 200 µg de sélénium, sur le risque de développer un cancer de la prostate. Les résultats ont montré que la supplémentation en sélénium n’a pas profité aux hommes ayant un faible statut en sélénium. À l’inverse, cela a augmenté le risque de cancer de la prostate de haut grade chez les hommes ayant déjà un statut élevé en sélénium.
L’étude conclut ainsi que les hommes doivent éviter la supplémentation en sélénium à des doses qui dépassent les apports journaliers recommandés (AJR). L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) a établi les apports satisfaisants en sélénium à 70 µg par jour, et une limite supérieure de sécurité (apport journalier chronique maximal d’un minéral) à 300 µg par jour. La consommation de Noix du Brésil doit donc se faire avec modération du fait de leur richesse en sélénium.
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