Les fruits et légumes jouent un rôle essentiel sur la santé intestinale. Ils entrent même dans les stratégies diététiques recommandées chez les patients présentant divers troubles digestifs : constipation, diarrhée, douleurs abdominales, ballonnements, syndrome de l’intestin irritable, inconforts, dysbioses, etc. Les végétaux proposent divers composés nutritionnels qui régulent le fonctionnement du système digestif, comme les fibres, certains polyphénols ou polyols. Il est admis et démontré que les pruneaux, les pommes, les figues, les kiwis ou encore les flageolets sont très efficaces pour réguler le système digestif. Mais, qu'en est-il des Myrtilles ? Divers articles scientifiques observent d’intéressants résultats sur le microbiote intestinal lors d’une supplémentation en Myrtilles. Un autre étude constate que les Myrtilles peuvent réguler le transit intestinal.
Cet article a été mis à jour le 05/09/2023Les Myrtilles comptent environ 2,4 g de fibres pour les Myrtilles fraîches, et pas loin de 3 g de fibres pour les Myrtilles séchées. Les fibres sont des glucides qui ne sont pas digérés ni absorbés dans l’intestin. Il existe plusieurs types de fibres dont la viscosité et la capacité de fermentation varient en fonction de leurs natures. Les Myrtilles seraient pourvues de 70 % de fibres insolubles et 30 % de fibres solubles.
En règle générale, il est important de continuer à manger équilibré face à une diarrhée, en privilégiant les aliments riches en eaux et en fibres solubles.
Par rapport aux autres fruits, les Myrtilles ont peu de fibres, car la teneur moyenne en fibres des fruits frais avoisine les 3 g pour 100 g.
Cette faible teneur en fibres est idéale pour modifier la consistance des selles. Les fibres auront tendance à donner de la consistance aux selles. De plus, elles entretiendront la flore microbienne commensale (celle qui vous est propre, qui vous protège). Selon le CREGG (Club de Réflexion des Cabinets et Groupes d’Hépato-Gastro-entérite ») : « l’absence de résidu dans le côlon entraîne une pullulation microbienne par absence de turnover […] source de nouveau de diarrhée. ». Les fibres sont bien considérées comme des résidus, car, intactes, elles rejoignent le côlon.
En cas de diarrhée ou d'une tendance aux selles anormalement plus liquide, il est recommandé de consommer 100 à 150 g de Myrtilles fraîches par jour, jusqu’à amélioration des symptômes.
Les règles hygiéno-diététiques lors de la constipation reposent sur trois piliers : bouger, boire et manger des fibres. Bien que les Myrtilles disposent d’une faible teneur en fibres par rapport aux autres végétaux, une étude clinique observe que la poudre de Myrtilles est efficace en cas de constipation.
En effet, le protocole de l'étude scientifique forme deux groupes de patients, l’un consommant 30 g de poudre de Myrtilles par jour (équivalent à 180 g de Myrtilles fraîches), l’autre, un placebo, d’apparence, de flaveur, d’odeur et de composition en macronutriments identique.
Dans l’ensemble, le groupe recevant des Myrtilles voyaient une amélioration des symptômes par une diminution significative des douleurs et une modification de la consistance des selles. Les chercheurs montrent qu’avec une teneur en fibres équivalente entre le groupe placebo et le groupe des Myrtilles, les résultats sont différents.
Ces derniers suggèrent que certains polyphénols des Myrtilles seraient également bénéfiques pour équilibrer le transit digestif. Il conclut sur la nécessité d’une étude future pour déterminer l’activité des polyphénols des Myrtilles sur la constipation.
Cette étude indique donc qu’indépendamment de leur teneur en fibres, les Myrtilles disposent de phytonutriments efficaces en cas de constipation.
Lors d'une constipation ou de difficulté à aller aux toilettes, il est recommandé de consommer 30 g de poudre de Myrtilles ou 150 à 200 g de Myrtilles fraîches. De préférence en deux fois : une portion après le petit-déjeuner et la seconde après le diner.
Pour optimiser les résultats, nous vous recommandons d’ajouter 25 g de Myrtilles séchées par jour. Grâce à leurs fibres, elles stimuleront davantage le transit.
Le syndrome du côlon irritable se caractérise par une hypersensibilité des intestins, pouvant provoquer plusieurs symptômes digestifs, dont l’origine n’est pas déterminée.
Plusieurs pistes cherchent à expliquer ce phénomène, dont l’une suggère une modification de la perméabilité intestinale, c’est-à-dire que l’intestin ne jouerait plus son rôle de barrière. Quatre éléments tiennent le rôle de barrière : la présence d’un mucus, des cellules intestinales intactes et connectées par des jonctions membranaires et un microbiote intestinal équilibré.
Une méta-analyse a regroupé les résultats de divers articles scientifiques qui utilisaient les Myrtilles dans leurs protocoles. Dans ces articles :
Tous les articles évaluant la villosité intestinale après consommation d'extraits de Myrtilles indiquent une amélioration de la villosité.
Les trois/quarts des articles ont observé une amélioration de la perméabilité intestinale en augmentant la synthèse des jonctions membranaires (qui permettent aux cellules intestinales d’être bien serrées).
Quatre articles ont étudié le mucus intestinal. La moitié a observé une augmentation de l’épaisseur du mucus lors d’une supplémentation d’extrait de Myrtilles.
Tous les articles s'intéressant aux marqueurs de l'inflammation ont observé une baisse des marqueurs de l’inflammation intestinale.
Une autre étude clinique, menées sur 20 hommes en bonne santé, observe que les Myrtilles modifient le microbiote intestinal. Les vingt participants devaient consommer 25 g de Myrtilles sauvages lyophilisées dans 250 mL d’eau, pendant six semaines. À la fin des six semaines, les scientifiques observent une augmentation des bactéries protectrices (bifidobacterium spp., Lactobacillus acidophilus) par rapport au départ. Ces derniers suggèrent que les polyphénols des Myrtilles favoriseraient les bactéries anti-inflammatoires et inhiberaient les bactéries potentiellement pathogènes.
Les déclinaisons de la Myrtille montrent des effets positifs sur la composition du microbiote et sur la perméabilité intestinale. Ces résultats suggèrent qu’elles participeraient à l’amélioration des symptômes du syndrome du côlon irritable.
Notons que la majorité des résultats sont observés après supplémentation d’extrait de Myrtilles ou d’extrait de polyphénols de Myrtilles, et menées sur des souris. Il est donc nécessaire de prendre du recul sur ces observations.
Il convient d’être prudent sur ces résultats, les Myrtilles sont consommées sous différentes formes, par différentes espèces animales, etc. La seule étude clinique menée sur l’Homme n’est comprise que sur une vingtaine de participants et ne prends pas en compte les femmes qui seraient pourtant davantage touchées par ce syndrome. Il existe des lacunes importantes qui nécessitent de poursuivre les recherches dans ce domaine.
Il n'existe pas de recommandation de consommation des myrtilles concernant le syndrome du côlon irritable. Néanmoins, avec l'accord d'un professionnel de santé, il serait intéressant de reproduire le protocole de l'étude scientifique évoquée précédemment afin d'observer des potentiels bienfaits sur le microbiote intestinal. Ce dernier recommande de consommer 25 g de Myrtilles en poudre par jour, pendant six semaines.
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Publication : Katsirma, Z., Dimidi, E., Rodriguez-Mateos, A., & Whelan, K. (2021). Fruits and their impact on the gut microbiota, gut motility and constipation. Food & Function, 12(19), 8850–8866. https://doi.org/10.1039/d1fo01125a
Publication : Vendrame, S., Guglielmetti, S., Riso, P., Arioli, S., Klimis-Zacas, D., & Porrini, M. (2011). Six-Week Consumption of a Wild Blueberry Powder Drink Increases Bifidobacteria in the Human Gut. Journal of Agricultural and Food Chemistry, 59(24), 12815–12820. https://doi.org/10.1021/jf2028686
Publication : Della Lucia, C. M., Oliveira, L. A., Dias, K. A., Pereira, S. M. S., Da Conceição, A. R., & Babu, P. V. A. (2023). Scientific Evidence for the Beneficial Effects of Dietary Blueberries on Gut Health: A Systematic Review. Molecular Nutrition & Food Research, 67(15). https://doi.org/10.1002/mnfr.202300096
Site Web : https://www.cregg.org/wordpress/wp-content/uploads/2012/06/documents-tinymce-00004-fiche-diarrhe.pdf. (2010, mai). CREGG. https://www.cregg.org/wordpress/wp-content/uploads/2012/06/documents-tinymce-00004-fiche-diarrhe.pdf