Les hémorroïdes correspondent à une inflammation et une dilatation excessive des veines hémorroïdaires autour de l’anus. La constipation est l’une des deux principales causes de survenue des maladies hémorroïdaires. Pour prévenir l’apparition des hémorroïdes, il est essentiel d’assurer la vacuité du transit digestif par l’apport régulier en fibres. Les hémorroïdes peuvent être douloureuses. Un régime alimentaire adapté réduit les douleurs : en misant sur les fibres solubles, les selles se ramollissent, soulageant ainsi les douleurs liées à la défécation. Enfin, certains aliments doivent être évités pour ne pas augmenter l’irritation des hémorroïdes.
Cet article a été mis à jour le 21/09/2022La crise hémorroïdaire est une dilatation et une inflammation des hémorroïdes. Avoir « des hémorroïdes » est un abus de langage : tout le monde a des hémorroïdes. Les hémorroïdes correspondent au réseau de vaisseaux artériels et veineux autour de l’anus, elles participent à la continence. On retrouve le réseau interne situé en amont du canal anal et le réseau externe sur le pourtour de l’orifice anal. Lorsque les hémorroïdes du rectum sont touchées, on parle de crise hémorroïdaire interne. Si ce sont les veines situées sous la peau autour de l’anus qui gonflent, c’est alors une crise hémorroïdaire externe. Plus gênante que dangereuse, la crise hémorroïdaire s’accompagne de démangeaisons, de saignements, suintements ou douleurs vives (surtout en cas d’hémorroïdes internes). Environ une personne sur deux est ou sera un jour touchée par une crise d’hémorroïdes.
On parle de maladie hémorroïdaire lorsque la crise hémorroïdaire est récidivante. La prévalence des crises hémorroïdaires est en augmentation, un chiffre lié à l’augmentation des cas de constipation. En effet, la constipation est un facteur d’apparition des « hémorroïdes ». L’effort excessif nécessaire à la défécation entraîne une dilatation des hémorroïdes, qui finissent par s’enflammer si les poussées sont répétées. Les troubles de la circulation sanguine augmentent également les risques d’apparition d’une crise hémorroïdaire.
Les complications sont rares, mais présentes : étranglement des hémorroïdes à l’anus, thrombose hémorroïdaire, aggravation de la constipation, etc. En cas de complication, de crise hémorroïdaire invalidante ou de maladie hémorroïdaire, la ligaturation ou l’ablation des hémorroïdes peuvent être nécessaires. Avant d’en arriver à l’acte chirurgical, l’alimentation aide à prévenir les crises hémorroïdaires et à réduire les douleurs provoquées par celles-ci.
La constipation et les troubles de la circulation sont les deux facteurs de risques majeurs des hémorroïdes. Une alimentation adaptée régule le transit digestif. Pour cela, il est nécessaire d’axer son alimentation sur les :
Fibres : les fibres alimentaires sont non absorbables. Nous ne disposons pas du matériel enzymatique requis à la décomposition des fibres. Ainsi, les fibres traversent le tube digestif. Par conséquent, elles alourdissent la masse fécale et accélèrent le transit digestif. Ce sont des nutriments anti-constipation.
Les hémorroïdes peuvent être douloureuses, particulièrement lors de la défécation. Le passage des matières fécales irrite les hémorroïdes, déjà enflammées. Il en va d’adapter son régime alimentaire pour rendre les passages aux toilettes moins douloureux. Pour cela, veuillez privilégier les :
Fibres solubles : les fibres solubles sont un sous-groupe des fibres. Elles ne peuvent également pas être digérées ou absorbées par l’organisme : elles restent donc dans les intestins, modulant ainsi le transit. En raison de leur caractère hydrophile (qui aime l’eau), elles hydratent les selles. Les selles deviennent plus souples et molles ce qui facilite la défécation et limite les douleurs.
À l’inverse, des composés provoquent ou augmentent les douleurs, comme les :
Irritants : certaines molécules présentes dans les aliments sont peu digestibles. Ces dernières rejoignent la fin du tube digestif et l’irritent. Par exemple, les capsaïcines, des composés actifs des épices fortes, irritent les muqueuses. D’autres sont directement des irritants digestifs, tels que l’alcool ou le café (si à jeun).
L’alcool irrite l’ensemble des muqueuses digestives, dont le sphincter anal.
Nous vous recommandons de limiter la consommation d’alcool et de préparation à base d’alcool (chocolat liqueur, dessert à base d’alcool, viande mijotée avec de l’alcool, etc.)
Les épices et les condiments forts ont tendance à irriter les muqueuses. Lors d’une crise hémorroïdaire, une consommation excessive de ces produits accroît fortement les douleurs.
Nous vous recommandons :
d'éviter l’excès de condiments forts : légumes en pickles (cornichons), vinaigre, sauces piquantes, huiles piquantes, moutarde, etc.
de privilégier les épices douces : la vanille, la badiane, le curcuma, la muscade, le safran, la cardamome, etc.
de réduire la consommation des épices fortes : le paprika, le poivre, le piment, le gingembre, le raifort, etc.
À jeun, le café irrite les muqueuses digestives. Il est essentiel d’éviter les excès de café lorsque ces muqueuses sont déjà abîmées, ce qui est le cas des hémorroïdes.
Nous vous recommandons :
d’éviter l’excès de café : maximum 4 tasses standards par jour
de consommer des aliments avant ou pendant la prise de café.
Les poudres de Psyllium et de Konjac sont riches en fibres solubles. On retrouve 1,8 g de fibres solubles pour une portion de poudre de Konjac (2 g) et 12,6 g de fibres solubles pour une portion de poudre de Psyllium (10 g).
Au sein du tube digestif, ces poudres forment un gel en absorbant l’eau disponible. Elles vont rendre les selles souples et humides, ce qui facilite la défécation et prévient la constipation.
Par précaution, elles ne doivent pas être consommées quotidiennement pour ne pas trop perturber la flore intestinale et le fonctionnement intestinal. Commencez par de faibles dosages, et augmentez au fur et à mesure. En cas de douleur anormale, veuillez arrêter la cure.
En prévention d’une crise, nous vous recommandons d’enrichir votre alimentation de Psyllium ou de Konjac, 2 à 3 fois par semaine.
Pendant une crise, nous vous recommandons de consommer 15 g de poudre de Psyllium ou 2 g de poudre de Konjac, à diluer dans un liquide, durant 4 jours. Sans amélioration des douleurs, veuillez consulter un professionnel de santé.
Les graines de Chia sont des petites graines particulières par leur teneur plus qu'intéressante en fibres solubles. Au contact d’un liquide, ces fibres gélifient. Cette gélification émollie les selles, améliorant ainsi le transit digestif. Pour 15 g de graines de Chia, on compte 5,2 g de fibres.
Nous vous recommandons de consommer 15 g de graines de Chia par jour, à parsemer dans un liquide.
Le séchage des fruits concentre leurs nutriments, dont les fibres. Les fibres régulent le transit digestif ce qui prévient les risques de constipation (et donc de crise hémorroïdaire).
Certains fruits sont particulièrement plus riches en fibres, cette richesse se retranscrit également pour la version séchée. Ainsi, les fruits secs aident aussi à réduire les douleurs provoquées par les hémorroïdes.
Nous vous recommandons :
de consommer 25 g de fruits secs par jour.
de préférer les fruits secs riches en fibres solubles pendant les crises : les pommes séchées, les pruneaux, les poires séchées, les dattes, les figues séchées, les abricots secs, etc.
Les fruits à coques sont particulièrement intéressants en prévention de crise hémorroïdaire. En effet, ils se révèlent riches en fibres (majoritairement insolubles) et en lipides. Les fibres luttent contre la constipation et les lipides ont des vertus laxatives douces.
Nous vous recommandons de consommer 15 g de fruits à coques par jour : noisettes, noix du brésil, noix de macadamia, amandes, pistaches, etc.
Misez sur les fruits et légumes en cas de crise d’hémorroïdes. Les fibres, qui les constituent, accélèrent le transit digestif. De plus, les végétaux sont riches en eau. L’eau n’est pas à négliger pour prévenir la constipation.
Par ailleurs, il semblerait que les anthocyanes, des phytonutriments présents dans certains végétaux, ont des effets bénéfiques pour la circulation sanguine. Les anthocyanes réduiraient les troubles de la circulation sanguine, un facteur d’apparition des crises hémorroïdaires.
Nous vous recommandons :
de consommer cinq fruits et légumes par jour.
de privilégier les végétaux riches en fibres solubles pendant la crise : pommes, prunes, coings, agrumes, pêches, asperges, carottes, choux de Bruxelles, haricots verts, etc.
de privilégier les fruits rouges, plus riches en anthocyanes : myrtilles, fraises, framboises, cassis, etc.
Les légumineuses et les céréales complètes sont vectrices de fibres insolubles. En effet, on retrouve en moyenne 16 g de fibres pour 100 g de légumes secs et 6 g de fibres pour les céréales complètes. Les fibres insolubles accélèrent le transit digestif, prévenant la crise hémorroïdaire.
Attention, pendant une crise, cet apport en fibres insolubles ne supprime pas les douleurs liées à la défécation.
De plus, avant d’opter pour des féculents complets, pensez à introduire en premier les féculents semi-complets. L’augmentation des apports en fibres se fait en douceur pour ne pas perturber le transit intestinal et favoriser une crise hémorroïdaire.
Nous vous recommandons :
de consommer des féculents complets à chaque repas : pâtes complètes, riz complet, farines complètes, pain complet, sarrasin, quinoa, petit épeautre, etc.
de consommer deux fois par semaine des légumes secs : lentilles, fèves, haricots rouges, pois chiches, pois cassés, etc.
Les huiles végétales ont aussi leur intérêt en prévention et pendant une crise hémorroïdaire. Les lipides, qui les constituent, émollient les selles, ce qui contribue à la prévention de la constipation et des douleurs.
De plus, en misant sur les huiles végétales riches en oméga-3 (acides gras polyinsaturés), elles luttent contre l’inflammation des hémorroïdes, ce qui contribue à endiguer la crise.
Nous vous recommandons de consommer deux cuillères à soupe d’huiles végétales riches en oméga-3, crues, au quotidien : huile de noix, huile de cameline, huile de lin, huile de soja, huile de colza, huile de chanvre, etc.
Une synergie d’huiles essentielles contre les hémorroïdes : cette synergie associe des huiles essentielles circulatoires, drainantes et antalgiques à l’huile végétale de Calophylle Inophyle (également circulatoire). En bref, c’est une combinaison idéale pour prévenir l’apparition et réduire les douleurs liées aux crises d’hémorroïdes.
Une activité physique régulière : le sport est indispensable pour prévenir la crise hémorroïdaire. Effectivement, le mouvement réduit les risques de constipation et lutte contre le gonflement des veines. Lors d’une crise, préférez une activité modérée pour limiter les douleurs provoquées par les frottements.
Une hydratation suffisante : l’eau contribue à prévenir la constipation, et de ce fait l'apparition des hémorroïdes. De plus, l’eau va obligatoirement liquéfier les selles, ce qui aide à réduire les possibles douleurs lors de la défécation. Nous vous conseillons de privilégier les tisanes circulatoires, qui amplifieront les bienfaits de l’hydratation. La Vigne Rouge, l’Achillée Millefeuille, le Bouleau, la Reine des Prés sont, par exemple, des plantes circulatoires.
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Site Web : Les hémorroïdes. (2021). SNFCP. https://www.snfcp.org/informations-maladies/hemorroides/les-hemorroides/
Site Web : Hémorroïdes : facteurs favorisants et symptômes. (s. d.). Ameli. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hemorroides/definition-facteurs-favorisants-symptomes
Site Web : Recommandations Hémorroïdes. (s. d.). VIDAL. https://www.vidal.fr/maladies/recommandations/hemorroides-2739.html#prise-en-charge
Site Web : Hémorroïdes - symptômes, causes, traitements et prévention. (s. d.). VIDAL. https://www.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/hemorroides.html#:%7E:text=Les%20h%C3%A9morro%C3%AFdes%20(et%20non%20hemorroides,les%20selles%20et%20les%20gaz)
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