La gastrite correspond à l’inflammation de la muqueuse de l’estomac. Il existe différentes gastrites associées aux diverses observations histologiques de l’estomac. Dans la majorité des cas, c’est une infection bactérienne (Helicobacter pylori) qui en est responsable. La gastrite est fréquemment asymptomatique. De ce fait, le terme gastrite est souvent utilisé à défaut, et confondu aux symptômes d’autres pathologies digestives (ulcères, reflux gastro-œsophagiens, etc.). La gastrite reste tout de même une problématique sérieuse, surtout si elle devient chronique. Il est donc nécessaire de prévenir son apparition par divers moyens, telle qu’une consommation modérée d’alcool. Lorsque la gastrite est diagnostiquée, un régime alimentaire adapté appui les avantages des traitements thérapeutiques. En effet, les oméga-3, les antioxydants et les flavonoïdes semblent perturber le développement d’Helicobacter pylori. De plus, les mucilages et les bicarbonates contribuent à la protection de la muqueuse gastrique. L’éviction des aliments irritants et favorisant l’hypersécrétion d’acide est également à considérer.

Cet article a été mis à jour le 08/12/2023

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Origine de la gastrite

Une gastrite désigne l’inflammation de la membrane interne (muqueuse) qui tapisse la paroi de l’estomac. Cette inflammation peut être aiguë (transitoire) ou chronique. Il existe différents types de gastrites/gastropathies, telles que les gastrites à éosinophiles, les gastrites lymphocytaires, les gastrites collagènes, etc. Ces dernières sont spécifiques à certaines pathologies (maladie de Crohn, maladie de Biermer, etc.). Étant plus rares, cet article n’aborde que la gastrite chronique ne faisant pas suite à une maladie auto-immune.

Dans 90 % des cas, les gastrites sont dues à Helicobacter pylori. Helicobacter pylori est une bactérie flagellée Gram négatif. Sa particularité est de résister à l’acidité, elle se plaît donc naturellement dans l’estomac, un milieu très acide. L’Homme est un réservoir naturel d’Helicobacter pylori (on la trouve chez 50 % des humains). L’infection à Helicobacter pylori n’est pas obligatoire, elle peut être de passage. Parfois, elle se fixe à la paroi de l’estomac et sécrète une enzyme « uréase ». L’uréase transforme l’urée en ammoniaque (plus du CO₂). En excès et sur le long terme, l’ammoniaque perturbe et endommage les cellules gastriques, favorisant l’inflammation. D’autres facteurs accentuent l’agression de la muqueuse gastrique. Comme une consommation inappropriée d’alcool, de tabac, la prise prolongée d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou un stress excessif.

La gastrite est asymptomatique, nous sommes rarement au courant de sa présence. Il existe ainsi une grande confusion entre les symptômes des reflux gastro-œsophagiens et les douleurs d’ulcères. Néanmoins, si la gastrite se complique, certains troubles peuvent apparaitre : gêne abdominale, nausées, vomissements, dyspepsie, anorexie, etc. En raison de l’absence de signe précurseur, le diagnostic de la gastrite ne se fait qu’après analyse du tissu gastrique par biopsie.

Environ 10 % des gastrites chroniques évoluent sur une maladie ulcéreuse, et dans 2 % des cas, à un cancer de l’estomac. C’est pour cela que la CIRC (centre international de recherche contre le cancer) a classé Helicobacter pylori parmi les carcinogènes du Groupe 1 (cancérogène avéré).

La prise en charge médicale veille à exclure les causes de la gastrite (alcool, tabac ou AINS) et prescrire des antibiotiques si l’infection par Helicobacter pylori est confirmée (test respiratoire à l’urée). Un régime alimentaire adéquat peut également être proposé pour accompagner la protection de l’estomac.

Le rôle de l'alimentation

Prévenir la gastrite

L’alimentation joue un rôle préventif sur la gastrite. En effet, il apparait évident d’éviter le composé qui entraîne à lui seul une irritation gastrique, c’est-à-dire :

  • L’alcool : l’alcool entre dans les principaux facteurs de risques des gastrites. Il irrite la muqueuse gastrique. Cette irritation, au long cours, perturbe le fonctionnement des cellules gastriques. Cette désorganisation accélère la mort des cellules et limite le renouvellement cellulaire. Le tout favorise l’état inflammatoire.

À l’inverse, certains composés participent à la protection bactérienne et inflammatoire de l’estomac, il s’agit des :

  • Flavonoïdes : ils représentent une classe très diversifiée de composés polyphénoliques chez les plantes. Les flavonoïdes sont répartis en 14 groupes différents et ne possèdent pas tous les mêmes bienfaits. Toutefois, de nombreux flavonoïdes sont gastroprotecteurs, en particulier les pro-anthocyanidines. Ces derniers limitent l’adhésion d’Helicobacter pylori (HP) sur la muqueuse gastrique, par effet de compétition. Ainsi, leurs présences perturbent la prolifération d’HP. D’autres flavonoïdes seraient également bénéfiques en cas de gastrite, comme les quercétines et les rutines (sous-groupe flavonol), les cathéchines (sous-groupe flavanol)… De façon générale, les flavonoïdes peuvent prétendre lutter contre le développement d’HP en nuisant à sa croissance ou en contribuant au système de protection de l’organisme (anti-oxydant, système immunitaire, anti-inflammatoire…).

  • Antioxydants : le stress oxydant correspond à un déséquilibre entre la balance oxydant/antioxydant en faveur d’un excès de radicaux libres. Les radicaux libres dégradent le matériel génétique des cellules, ce qui accélère leurs morts. Le stress oxydant contribue à entretenir l’état inflammatoire. Les nutriments antioxydants neutralisent les radicaux libres ou contribuent au fonctionnement des enzymes antioxydantes. On retrouve les vitamines (E, C et B2), les oligoéléments (cuivre, fer, manganèse, sélénium et zinc), les phytonutriments (caroténoïdes, polyphénols, les terpènes, les isocyanates, l'acide phytique...) et la cystéine.

  • Oméga-3 : les acides gras polyinsaturés oméga-3 interviennent dans le processus de résolution des inflammations. En effet, l’acide alpha-linolénique (ALA), l'acide eicosapentaénoïque (EPA) et l'acide docosahexaénoïque (DHA) sont des précurseurs des métabolites anti-inflammatoires (résolvines, protectines, marésines, etc.).

  • Curcumine : la curcumine est un pigment actif présent dans le curcuma. Son rôle anti-inflammatoire est largement reconnu : elle perturbe la voie métabolique inflammatoire (COX-2, LOX, NF-κB et JAK/STAT), ce qui réduit la production des composés pro-inflammatoires. En outre, la curcumine bloquerait la voie du shikimate, une voie essentielle à la production d'acides aminés aromatiques chez les bactéries. Cette interaction est défavorable au développement d’Helicobacter pylori. D’autres revues de littérature relèvent également une activité antimicrobienne prometteuse de la curcumine contre Helicobacter pylori. Néanmoins, d’autres preuves sont nécessaires pour affirmer du pouvoir bactériostatique/bactéricide de la curcumine.

Atténuer les symptômes et l’aggravation de la gastrite

Lorsque la gastrite est diagnostiquée, le rôle de la muqueuse est affaibli. La muqueuse sert de parure à l’estomac, c’est-à-dire qu’elle le protège des acides et des enzymes digestives. Sans elle, l’estomac s’autodigère. De ce fait, il semble important de modérer l’apport des constituants capables d’accentuer l’agression gastrique, tels que :

  • Le Sucre, le Sel et les Lipides (en excès !) : ces nutriments ne sont pas nocifs en tant que tel, c’est bien l’excès qui est défavorable. Effectivement, des aliments/repas trop sucrés, salés ou trop gras stimulent l’activité de l’estomac. Cela se traduit par une hypersécrétion d’acide chlorhydrique (Hcl) et une vidange gastrique plus longue que la normale. Or, la protection de l’estomac face à l’acide chlorhydrique et les enzymes digestives est défaillante, ce qui entretient l’inflammation de la muqueuse.

  • Les irritants digestifs (en excès !) : certaines substances peuvent agresser la paroi de l’estomac, davantage si la protection de ce dernier est faillible. On retrouve la capsaïcine, la pipérine, le shogaol, les méthylxanthines et toutes les substances au pH acide (inférieur à 7). Dans l’absolu, ces substances ne sont pas à craindre et n’aggravent pas la gastrite. Elles peuvent entretenir l’état inflammatoire, si et seulement si elles sont consommées en excès et à jeun.

À l'inverse, l’alimentation peut contribuer à la protection gastrique, grâce aux :

  • Mucilages : ces fibres solubles possèdent la particularité de former un gel visqueux au contact de l’eau. Dans l’estomac, ce gel forme un revêtement protecteur, un pansement, qui éloigne le contenu nécessaire à la digestion (enzymes, aliments, nutriments, acides, etc.) de la paroi de l’estomac. En outre, nous ne disposons pas du matériel enzymatique nécessaire pour dégrader les fibres (dont les mucilages), elles sont donc insensibles aux enzymes gastriques. En d’autres termes, les mucilages font office de muqueuse de substitution le temps de la digestion.

  • Bicarbonates : le bicarbonate (HCO3-) possède un pH basique : environ 8. Il possède un pouvoir tampon, c’est-à-dire qu’il neutralise l’acide chlorhydrique (Hcl) dont le pH avoisine 0. En effet, l’acidité de l’acide chlorhydrique provient du proton H+ (H+ + Cl-). En le couplant au bicarbonate (HCO3-), on obtient du chlore (Cl-), de l’eau et du CO₂ ; trois composants aux pH neutres. Le bicarbonate est un antiacide qui peut se révéler nécessaire lorsque la protection gastrique face à l’acidité est insuffisante, ce qui est le cas lors d’une gastrite.

Les aliments à éviter

L'alcool

L’alcool est un corrosif. Sa présence irrite les cellules digestives, ce qui mène à leur dysfonctionnement. L’alcool fait partie des principaux facteurs de risque de développer une gastrite.

Nous vous recommandons :

  • de limiter sa consommation de boissons alcoolisées : maximum un verre standard par jour, et pas tous les jours.

  • d’éviter de consommer de l’alcool hors des repas.

Les aliments aux goûts acides ou vinaigrés

Consommer des aliments aux pH acide (inférieur à 7) peut entretenir l’inflammation de l’estomac. En effet, en excès et à jeun, la répartition du mucus protecteur de l’estomac peut être imparfaite, ce qui rend vulnérable l’estomac déjà fragilisé. Pour protéger l’estomac, il est donc judicieux de ne pas consommer ces aliments de façon isolés.

Nous vous recommandons :

  • de ne pas consommer d’aliment acide, à jeun : agrumes, ananas, pommes acides, tomates (et ses dérivés), fruits peu mûrs, fruits rouges.

  • de limiter les aliments vinaigrés : le vinaigre, les cornichons et tous les légumes marinés, etc.

Les épices fortes

En excès et à jeun, les épices fortes peuvent soutenir l’inflammation de la muqueuse gastrique. Cet effet provient de leurs composants chimiques « piquants », tels que la capsaïne, la pipérine, le (6)-shogaol, etc. Toutefois, une étude in vitro suggère que la capsaïne inhibe (à dose dépendante) la croissance d’Helicobacter pylori. D’autres études sont nécessaires pour confirmer de cet avantage chez l’Homme. D'autant plus que la capsaïcine est rarement consommée seule, en dehors des repas. Ce qui peut expliquer les résultats contradictoires entre les études.

Nous vous recommandons :

  • de privilégier les épices douces : la vanille, la badiane, le curcuma, la muscade, le safran, la cardamome, etc.

  • de réduire la consommation des épices fortes : le paprika, le poivre, le piment, le gingembre, le raifort, etc.

  • de limiter les condiments forts : la moutarde, les sauces piquantes, fumées, aigres ou acides, etc.

Les confiseries et leurs dérivés

En excès, le sucre stimule la sécrétion d’acide chlorhydrique par les cellules pariétales (cellules spécialisées dans la sécrétion d’Hcl) et ralentit la vidange gastrique. Ces deux effets, augmentent la vulnérabilité de l’estomac face à l’acidité et le travail digestif, ce qui n’est pas préférable face à une gastrite.

Nous vous recommandons :

  • de ne pas consommer de produits sucrés en dehors des repas.

  • de réduire la consommation des confiseries (bonbons, chocolats, pâte de fruits, etc.) et des boissons sucrés.

Le sel et ses dérivés

En excès, les aliments salés favorisent l’hypersécrétion d’acide chlorhydrique et ralentissent la vidange gastrique. En effet, une concentration importante de sodium dans le chyme (contenu de l’estomac) demande un travail gastrique plus important pour tenter de rééquilibrer les concentrations sodées. Il est donc préférable de répartir les apports sodés sur la journée pour soutenir le rétablissement de l’estomac.

Nous vous recommandons :

  • de limiter les aliments riches en sel : algues séchées, condiments (olives en saumure, sauce soja salé, cornichons), cube bouillon, etc.

  • de ne pas saler vos préparations.

  • de se limiter à une portion de fromage par jour (30 g).

  • de consommer maximum 50 g de charcuterie par semaine.

  • de consommer maximum une baguette par jour.

  • d’éviter les plats préparés, les préparations industrielles et les conserves.

  • de privilégier le beurre doux.

  • d’opter pour la cuisine maison.

  • d’utiliser des épices, herbes aromatiques et substitut de sel (sel de potassium, gomasio, etc.).

Les aliments trop gras

La matière grasse augmente le travail gastrique. En effet, le passage du chyme vers le duodénum est conditionné par divers facteurs. Ces facteurs dépendent de la perméabilité du pylore (orifice entre l’estomac et le duodénum) qui comprend la concentration en lipide dans le chyme. Plus un repas sera gras, plus la vidange gastrique sera longue. Ainsi, les aliments trop gras ralentissent la vidange gastrique en augmentant le travail de l’estomac. De plus, ils favorisent la production d’acide chlorhydrique dans l’estomac : un facteur favorable à l’irritation de l’estomac déjà vulnérable (inflammation de la muqueuse).

Nous vous recommandons :

  • de limiter les fromages les plus riches en matière grasse : le Beaufort, le comté, le Parmesan, l’Ossau Iraty, le gruyère, le cheddar, etc.

  • de limiter les sauces et les aliments frits.

  • de consommer maximum 50 g de charcuterie par semaine : rillettes, saucissons secs, pâtés, saucisses, etc.

  • d’éviter la consommation excessive de beurre (maximum 20 g par jour), de crème fraîche (maximum 60 g crème fraiche à 30 % MG, ou 120 g crème fraiche à 15 % MG par jour) et de margarine (maximum 20 g par jour).

  • de consommer maximum une viande en sauce par semaine : pot au feu, blanquette de veau, paupiettes, bœuf bourguignon, etc.

Le café, le thé et le chocolat

Le café, le thé et le chocolat contiennent des méthylxanthines (caféine ou théine, théophylline et théobromine) qui, en excès, sont des substances irritantes pour l’épithélium gastrique. De plus, le café stimule la production d’acide chlorhydrique, ce qui soutient son pouvoir irritant.

Nous vous recommandons 

  • de limiter les boissons à base de thé et café : deux tasses par jour maximum, non à jeun.

  • D’éviter les excès sur les aliments vecteurs de caféine (chocolat noir, boissons énergisantes, poudre de guarana, soda à base de cola, etc.).

Les aliments à privilégier

Le réglisse

La réglisse apparait comme l’aliment de première attention fasse à une gastrite. En effet, une étude scientifique menée in vitro indique que les isoflavanes (la glabridine et le glabrène) retrouvés dans le réglisse inhiberaient la croissance d’Helicobacter pylori. De plus, une autre étude indique que les saponines (acide glycyrrhizique) possèdent une activité bactéricide. Les isoflavanes et les saponines sont des sous-groupes des flavonoïdes. En d’autres termes, le réglisse contribuerait à la protection bactérienne.

Le gros point fort du réglisse provient de sa richesse en mucilage. Elle contribue donc également à la protection de l’estomac en formant une surcouche protectrice. Enfin, le réglisse participerait à la digestion, ce qui faciliterait le travail gastrique.

Mise en garde : les personnes souffrant d’hypertension artérielle doivent éviter toute consommation excessive de réglisse, en raison du pouvoir hypertenseur d’un extrait déglycyrrhiziné.

Nous vous recommandons de consommer au minimum une tisane à base de réglisse, par jour.

Les Cranberries et les Myrtilles

Les myrtilles et les cranberries (canneberge) possèdent des proanthocyanidines. Ce type particulier de flavonoïde serait efficace pour inhiber l’adhésion d’HP à la paroi de l’estomac. Les bactéries sont alors plus susceptibles d’être éliminées naturellement lorsque l’estomac se vide.

Veuillez considérer que ce ne sont pas des produits miracles ! Ils ne peuvent pas prétendre à eux seuls éradiquer une infection à Helicobacter pylori. Ils peuvent simplement prétendre contribuer à la protection préventive et à la récidive d’une infection.

Nous vous recommandons :

  • deux verres standard de jus de canneberge (si possible Bio), chaque jour, pendant deux mois (quantités observées sur différents protocoles d’études scientifiques).

  • de consommer régulièrement des myrtilles et des cranberries fraiches.

  • de consommer 25 g de cranberries séchées ou de myrtilles séchées par jour.

Le curcuma

Le curcuma est reconnu pour son principe actif : la curcumine. La curcumine est un puissant anti-inflammatoire. Le curcuma peut donc prétendre participer à la résolution de l’inflammation de l’estomac. De plus, une étude observe une atteinte au développement d’Helicobacter pylori en présence de curcumine, ce qui profiterait à la résolution de l’infection.

Nous vous recommandons :

  • de parsemer du curcuma régulièrement sur vos préparations, en fin de cuisson.

  • de consommer du lait d’or (ou golden latte), une à deux fois par semaine.

Le psyllium et le konjac

Les poudres de Psyllium et de Konjac sont riches en fibres solubles mucilagineuses. En effet, par portion, on retrouve respectivement 12,6 g et 1,8 g de fibres solubles. Ces fibres solubles forment un gel au contact de l’eau. Dans l’estomac, ce gel forme un pansement protecteur.

Attention, le psyllium et le konjac ne doivent pas être consommés quotidiennement. Ces poudres entraînent des malabsorptions, qui peuvent aggraver les carences nutritionnelles déjà présentes lors d’une gastrite (les gastrites sont des pathologies fortement à risque de déficience nutritionnelle).  

Nous vous recommandons d’enrichir votre alimentation de Psyllium ou de Konjac, 2 à 3 fois par semaine.

Les eaux bicarbonatées

Les aliments riches en bicarbonate neutralisent l’acidité gastrique. Cet effet contribue à protéger l’estomac de l’acidité. En temps normal, l’estomac est capable de s’autoprotéger, or lors d’une gastrite, la muqueuse honore difficilement son rôle protecteur.

Mise en garde : les eaux bicarbonatées sont également riches en sodium. L’effet antiacide additionné à l’apport non négligeable de sodium perturbe le pH naturel de l’estomac sur le long terme. Les eaux bicarbonatées ne doivent pas être prises de façon systématique.

Nous vous recommandons de consommer ponctuellement des eaux bicarbonatées. Les eaux les plus riches en bicarbonate sont : St Yorre, Vichy Celestins, Arvie, Rozana, Badoit et Quézac.

Les graines de lin et les graines de chia

Les graines de lin et les graines de chia sont intéressantes en cas de gastrite pour trois raisons. Tout d’abord, elles sont riches en acide alpha-linolénique (oméga-3), avec respectivement 2,5 g et 2,7 g d’acide-alpha-linolénique pour une portion de graine (15 g). De plus, elles sont riches en mucilage (fibres solubles) : au contact d’un liquide, elles gonflent. Enfin, on retrouve un large panel de micronutriment antioxydant : cuivre, manganèse, zinc, etc.

Nous vous recommandons de consommer 15 g de graines de lin moulues ou de graines de chia par jour.

Les poissons gras

Les poissons gras entrent dans les aliments les plus riches en oméga-3 : acide alpha-linolénique (ALA), EPA et DHA. Ce sont d’ailleurs nos principales sources d’EPA et de DHA. Pour 100 g de poisson gras, on compte en moyenne 0,2 g d’ALA et 2,5 g d’EPA et de DHA dans 100 g.

Les poissons gras regorgent également d’antioxydants : vitamine E, fer, cuivre, manganèse, zinc, etc.

Nous vous recommandons de composer deux repas à base de poissons gras par semaine : sardine, maquereaux, thon rouge, saumon, truite, hareng, etc.

Les fruits à coques et les huiles végétales riches en oméga-3

Les fruits à coques et les huiles végétales contribuent à rééquilibrer le rapport oméga-3/oméga-6 par la présence intéressante d’acide alpha-linolénique (oméga-3), un anti-inflammatoire. Également, elles sont vectrices de vitamine E, un puissant antioxydant. Pour les fruits à coques, on retrouve aussi d’autres oligoéléments antioxydants, tels que le zinc ou le cuivre.

Nous vous recommandons :

  • de consommer 15 g de fruits à coques par jour. Les cerneaux de noix sont les fruits à coques les plus riches en oméga-3.

  • de consommer quotidiennement trois cuillères à soupe d’huile végétale riche en oméga-3 crues. Les huiles végétales riches en oméga-3 sont l’huile de lin, l’huile de chia, l’huile de soja, l’huile de colza ou encore l’huile de chanvre. 

Mise en pratique : un menu type en cas de gastrite

Petit-déjeuner :

  • Pain aux graines
  • Fruit frais
  • Laitage
  • Tisane à base de réglisse

Déjeuner :

  • Crudités (assaisonnées d’une huile végétale riche en oméga-3)
  • Produit céréalier complet ou bien légumes secs
  • Poisson gras
  • Légumes cuits
  • Fruit
  • Verre d’eau bicarbonatée

Collation :

  • Cerneaux de noix
  • Cranberries ou myrtilles (séchées ou fraiches)
  • Lait d’or (boisson à base de curcuma)

Diner :

  • Crudités (assaisonnées d’une huile végétale riche en oméga-3)
  • Produit céréalier complet ou bien légumes secs
  • Légumes cuits
  • Laitage
  • Verre d’eau bicarbonatée

Conseils complémentaires

  • Assurer une bonne hygiène des aliments : la gastrite est en grande partie provoquée par une infection bactérienne. Elle se transmet de façon orale, via des aliments souillés ou de l’eau contaminée. De ce fait, pensez à bien laver vos végétaux avant consommation.

  • Privilégier les cuissons douces: de nombreux micronutriments se dégradent à la cuisson (vitamines, saponines, oméga-3, certains flavonoïdes). Pour profiter de leurs bienfaits, veuillez privilégier les cuissons courtes (vapeur, wok, en papillote) et, éventuellement, opter pour une consommation crue.

  • Fractionner ses repas et éviter les repas trop copieux : l’estomac correspond à une étape importante de la digestion. Or, la digestion est altérée en cas de gastrite (les carences nutritionnelles sont plus récurrentes), il apparait important de ne pas le surcharger. Ainsi, il est préférable d’opter pour plusieurs petits repas équilibrés pour faciliter son rétablissement et favoriser l’absorption des nutriments.

  • Opter pour une cure d’argile verte : l’argile verte tapisse l’estomac et agit comme pansement gastrique naturel. De ce fait, il contribue à la protection gastrique. Par voie orale, ingérer un verre d'eau d’argile (surnageant issu du mélange argile verte dans un verre d’eau après quelques heures de pause), avant les repas. La cure dure au maximum trois semaines. En cas de prise médicamenteuse, veuillez demander un avis médical avant utilisation.

  • Attention aux températures des aliments : l’estomac étant déjà sensible, il est recommandé d’éviter les aliments et liquides trop chauds ou trop froids. La température du repas joue également sur le rétablissement de la muqueuse gastrique.

  • Limiter, voire arrêter le tabac : le tabac est un facteur de risque important de développer une gastrite.

  • Améliorer la gestion du stress : le stress peut stimuler la sécrétion acide de l’estomac, favorisant la survenue d’une gastrite. De plus, le stress favoriserait la vulnérabilité aux infections à Helicobacter pylori. Lorsqu’une gastrite est encouragée par des épisodes de stress, on parle alors de gastrite nerveuse. Différentes techniques peuvent être utiles pour faire face à ses angoisses : méditation, sophrologie, yoga, activité physique, olfactothérapie, cohérence cardiaque, etc.

  • Éviter toutes les automédications : cela semble évident, mais nous tenons à le rappeler, aucun médicament n'est sans danger. Pour la gastrite, une prise d’antiacide (inhibiteur de la pompe à protons (IPP)) avantage le développement d’Helicobacter pylori. Veuillez-vous rapprocher d’un professionnel de santé avant toute prise de médicament.

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Bibliographie

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